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CSRD et compétitivité : assouplir le reporting, un pari risqué ?


Esclat Conseil vous propose sa lecture de la situation

Moins de reporting ESG = plus de compétitivité ? C’est l’argument derrière la simplification de la #CSRD, notamment avec les récentes propositions de la Commission européenne (Omnibus).

  • Moins de charges administratives
  • Moins de contraintes sur la chaîne de valeur
  • Un reporting allégé pour les entreprises de moins de 1 000 employés

Mais… est-ce vraiment un avantage concurrentiel ?

 Décryptage des enjeux de la simplification annoncée

À court terme, un soulagement !

  • Moins de coûts de conformité (RH, audits, outils)
  • Moins d’obligations pour les PME/ETI
  • Réduction de la pression réglementaire sur la supply chain

 À moyen et long terme, attention au retour de bâton !

Les banques et investisseurs exigent des données ESG pour faciliter l’accès aux financements durables. Ces critères restent pertinents pour évaluer les risques financiers à long terme des entreprises.
Les grands groupes ont du poids : ils ont structuré leurs stratégies ESG avec des outils et des équipes dédiées. Ils imposent leurs exigences à leurs fournisseurs. Leur engagement envers la durabilité et leur influence sur l’ensemble de la chaîne de valeur devrait continuer à jouer un rôle clé dans le maintien de normes ESG.
L’Europe pourrait perdre de l’alignement avec les standards internationaux (#ISSB, #SEC…) si elle statue trop vite. Les normes internationales maintiennent des exigences de reporting rigoureuses, détaillées et étendues en matière de durabilité.

Les enjeux sont politiques et économiques !

Aux États-Unis, la SEC (Securities and Exchange Commission), qui régule les marchés financiers, hésite encore à renforcer le reporting ESG, sous pression politique. Certains États, comme le Texas et la Floride, prennent même des mesures anti-ESG, limitant l’investissement responsable. Mais d’autres, comme la Californie et New York, durcissent au contraire leurs exigences en matière de reporting climatique.

En Chine, un standard ESG national se développe, avec une approche pragmatique et orientée vers le financement vert. Les grandes entreprises comme Alibaba et Tencent avancent sur leurs propres référentiels, indépendamment des standards internationaux.

Et en Europe ? La proposition de la Commission Européenne Omnibus vise à alléger les obligations ESG pour certaines entreprises et à reporter certaines exigences. Un alignement stratégique avec les USA ou l’Europe au centre de pressions économiques mondiales antagonistes ?

Et les banques dans tout ça ?
Même si la CSRD est allégée, les banques européennes restent soumises à des règles ESG strictes imposées par la BCE et l’EBA (Autorité Bancaire Européenne).

  • Assoupliront-elles leurs exigences en finance durable ?
  • Ou continueront-elles d’appliquer des critères stricts, indépendamment de la position de la CE ?

Les initiatives de la BCE et de l’EBA en matière d’ESG sont généralement indépendantes des directives de la Commission européenne (CE) et visent à renforcer la résilience et la transparence du secteur financier face aux risques climatiques et environnementaux ! Naïveté ou pragmatisme ?

Et la SFDR ?

La SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) impose aux acteurs financiers de divulguer des informations sur la durabilité de leurs produits financiers. Ce règlement européen pourrait être mis à jour au 4ème trimestre 2025 (précision sur l’investissement durable, etc.) dans le cadre de l’agenda de simplification de la Commission européenne. Cette révision viserait à améliorer la clarté et la cohérence des obligations de transparence en matière de finance durable et à limiter le risque de greenwashing en simplifiant les exigences de divulgation, tout en introduisant des références plus détaillées sur les catégories/labels de produits, les objectifs de décarbonisation et les impacts environnementaux et sociaux des investissements. La révision porterait également sur la clarification de définitions clefs.

Notre conviction est donc la suivante :

Un allègement réglementaire peut simplifier la vie des entreprises européennes.
Mais cela ne signifie pas forcément plus de compétitivité !

Les entreprises européennes doivent rester prudentes : l’anticipation reste un atout clé.

La proposition de la Commission Européenne va maintenant suivre son processus législatif (Parlement européen, États membres). Rien n’est figé, et la période d’incertitude pourrait durer 9 mois ou plus… 

Entreprises concernées par la CSRD : ne vous désengagez donc pas trop vite !


Ressources
Amendement directive CSRD